de Simon Grangeat, mise en scène de Solenn Goix

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L’histoire d’un employé de bureau qui s’échappe

Beltray, un homme d’un certain âge,  rejoint une jeune équipe aux méthodes CPM – Corporate Performance
Management -, tentant de faire de son mieux pour épouser les habitudes de la team. Mais malgré les apparences, ses nouveaux collègues se dérobent sans cesse, et Beltray se retrouve très vite noyé sous les dossiers, le travail l’obligeant à passer ses nuits au bureau. C’est lors d’une de ces nuits éprouvantes que sa vie bascule. L’open space est soudain envahi de racines, de feuilles, de lianes, de branches, de troncs : une forêt apparaît alors à Beltray qui tente de résister – il a du travail… – puis s’enfonce dans cette invitation à s’échapper.
Hallucinée ou réelle, c’est dans cette forêt qu’il va chaque nuit construire sa cabane, glanant des éléments du bureau pour mieux s’en affranchir. Dans la journée, sa carapace d’employé zélé va bientôt craquer : à une ultime injonction de la manageuse, Beltray répond soudain : « je préfèrerais ne pas », laissant l’équipe sans voix, incapable de comprendre cette attitude nouvelle. Seul, un jeune stagiaire, Sylvain, est attiré par cette formule énigmatique : il décide de le suivre un soir dans la forêt…

Le point de départ : Bartleby, de Herman Melville
“J’étais donc assis dans cette même posture lorsque je l’appelai et lui exposai rapidement ce que j’attendais de lui, savoir, l’examen de concert d’un petit document. Imaginez ma surprise, non, mon indignation, lorsque, sans se départir de son quant-à-soi, Bartleby, d’une voix singulièrement douce et ferme, me répondit, ‘je préférerais ne pas’.”

En 1853, Melville écrit Bartleby, the scrivener, une nouvelle qui porte le sous-titre « Une histoire de Wall Street ». Rien d’étonnant à ce que ce texte bref, aux significations inépuisables et qui a inspiré nombre de philosophes et écrivains (Bataille, Deleuze, Blanchot…) se retrouve au cœur du mouvement Occupy Wall Street (OWS), occupation du quartier des affaires de New York pendant plusieurs semaines en 2011. Le livre est, à cette occasion, lu à voix haute lors de marathons de lecture. Le slogan « I would prefer not to » est repris sur des affiches figurant un hamster cessant de tourner dans sa roue, et de nombreux articles citent le héros melvillien comme emblème du mouvement. Il (re)devient alors le symbole de la résistance passive, du refus d’un travail dénué de sens, de l’homme qui se réveille et qui dit « non ».

De OWS aux Gilets Jaunes
Lorsque le mouvement des Gilets Jaunes a commencé, nous en étions aux balbutiements du projet et de l’écriture. Avec Simon Grangeat, nous y avons vu un prolongement à nos réflexions : des gens sans habitude militante – classes populaires, chômeur·se·s ou travailleur·se·s pauvres – se retrouvent tout à coup à occuper des ronds-points, à y construire des cabanes, et à inventer des formes de vie collective. Rien ne laissait présager un tel engagement (et une telle violence en retour) pour la plupart de ces hommes et femmes qui se se sont surpris eux-mêmes à tenir aussi longtemps dans la lutte (quelques expériences se poursuivent encore sous d’autres formes). Nous sommes ici loin de la littérature et pourtant c’est ce que nous avons appelé avec Simon Grangeat « l’effet Bartleby », ou quand l’employé moyen désobéit. Bifurque. Dévie. S’échappe. Se rebelle. S’organise.


L’ÉQUIPE

De Simon Grangeat
Mise en scène de Solenn Goix, assistée de Judith d’Aleazzo
Avec : Virginie Lavalou, Julien Leonelli, Sylvain Méallet, Patrick Palmero, Chani Sabaty, Brahim Achhal


PHOTOS

©Sigrid Colomyès


TEASER


DOSSIER DE PRESSE


CALENDRIER

23 août 2020 à 18h30 à Saint Quentin en Yvelines

24 août 2020 à 18h30 à Saint Quentin en Yvelines (voyage de presse ce jour !)

25 août 2020 à 18h30 à Saint Quentin en Yvelines