Direction Robin Renucci
LE THÉÂTRE DE LA CRIÉE
Au cœur de la Cité phocéenne et du Vieux-Port, La Criée – Théâtre national de Marseille, a été fondée en mai 1981 et tire son nom de l’ancienne criée aux poissons, transférée depuis 1976 au port de Saumaty, près de l’Estaque. Derrière sa façade classée, La Criée dispose du plus beau plateau de Marseille avec une grande salle de 800 places, ainsi qu’une salle modulable de 280 places et un vaste hall, espace d’exposition accessible en journée avec son restaurant Les Grandes Tables de La Criée. Près de 1000 spectacles y ont été présentés depuis son ouverture. Le Théâtre a un statut de Centre Dramatique National et a successivement été dirigé par Marcel Maréchal, Gildas Bourdet, Jean-Louis Benoit.
Ouverte sur le quai, La Criée s’est transformée, accueillante et vaste, avec depuis sa passerelle, la vue sur le large… Fabrique de théâtre, d’art et d’images, de fantaisie, elle affirme avec entêtement sa mission de théâtre national, la transmission du répertoire et du théâtre contemporain, la défense des écritures de la scène les plus diverses. Maison de création, lieu de désir et d’impatience, La Criée reçoit artistes poétiquement engagés et penseurs singuliers.
La Criée est le Théâtre de chaque jour et de tous les temps, une Fabrique d’images et d’imaginaires ouverte à toutes et à tous.
©Olivier Metzger
ROBIN RENUCCI
Nous tenons du public le jeu qui nous anime
Le projet de Robin Renucci Nous tenons du public le jeu qui nous anime place le public en premier dans des pratiques croisées : esthétiques, artistiques et critiques. Il s’adresse au plus large public, notamment à la jeunesse, pour que le théâtre soit un outil populaire d’élévation individuelle et collective. Le projet promeut un théâtre de la langue et du souffle, dont l’acteur est le centre en conjuguant création, transmission, formation, éducation populaire et éducation artistique.
Robin Renucci associe à La Criée :
· une autrice et un auteur : Alice Zeniter et François Cervantès
· deux collectifs artistiques : le Collectif 49 701 de Clara Hédoin & Jade Herbulot et le Nouveau théâtre populaire (NTP) avec Léo Cohen Paperman
· une metteuse en scène et un metteur en scène : Louise Vignaud et Simon Abkarian
· ainsi que cinq personnalités intellectuelles : Barbara Cassin, Cynthia Fleury, Marie-Christine Bordeaux, Grégoire Ingold et Roland Gori.
Les rencontres avec les publics seront multipliées par l’allongement des séries et des saisons, et par la création d’une programmation hors les murs en partenariat avec les acteurs du territoire, culturels, sociaux…
LABORATOIRE POISON
Laboratoire Poison est l’aboutissement d’une vaste recherche théâtrale dans laquelle Adeline Rosenstein déconstruit brillamment les discours et les gestes associés aux luttes et aux rapports de domination dans l’histoire.
Dans Laboratoire Poison 1, 2, et 3, Adeline Rosenstein explore les gestes d’héroïsme, ou à l’opposé, les tentations de compromission du passé. Elle documente les rapports d’oppression militaire et coloniale face aux désirs d’émancipation, en Belgique, en Algérie et au Congo.
Antipoison ou Poison 4, opus final, poursuit ce chantier documentaire au sujet de la répression des mouvements d’indépendance. Il introduit les figures de résistantes du PAIGC et leur action dans la lutte de libération du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau. Refusant la posture d’expertise, Laboratoire Poison ausculte le réel et s’interroge sur son propre geste et son récit. Cette expérience théâtrale des plus originales questionne les manières de représenter, au-delà des dilemmes, les moyens de la lutte.
11 > 15 octobre 2022 Hors-les-murs
Conception, écriture et mise en scène Adeline Rosenstein
Production Maison Ravage, Comédie de Saint-Etienne et La Criée – Théâtre National de Marseille En co-accueil avec Le Théâtre du Gymnase – Hors les Murs Coproduction ExtraPôle SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur
©Pierre Gondard
OBLOMOV
Dans l’univers d’Ilia Ilitch Oblomov, tout est volupté, nostalgie d’une enfance insouciante dont il ne sait sortir, qu’il ne saurait quitter. Quelque chose est cassé en lui. C’est une figure mythique de l’homme qui renonce à toute action et glisse dans la léthargie.
Oblomov est l’histoire prodigieuse d’un homme tenu par la paresse, pris par l’apathie. Bien que son domaine tombe en ruine, cet aristocrate pétersbourgeois se laisse glisser dans la contemplation du temps qui passe et ne quitte plus sa chambre ni son divan crasseux. Oblomov fait le désespoir de ses amis, il est la risée de détracteurs. Cependant, il tombe amoureux de la lumineuse Olga qui tente de le changer. En vain. Un temps, l’amour révèle des potentialités nouvelles : senteurs, couleurs, vivacité des sentiments, charme et complexité des êtres, et la vie d’Oblomov semble pouvoir changer… Mais l’inertie, l’oisiveté paralysent à nouveau celui qui renonce à toute entreprise. Robin Renucci s’empare du roman éblouissant de Gontcharov de 1859, oeuvre maîtresse de la littérature russe, avec une pléiade d’acteurs vibrants.
De Nicolas Kerszenbaum
D’après le roman d’ Ivan Gontcharov (1812-1891)
Traduction Luba Jurgenson
Mise en scène Robin Renucci
©Nabil Boutros
PHÈDRE
Le chef-d’œuvre de Racine dit un combat entre ombre et lumière, entre désir et honneur, dicté par la violence des sentiments qui animent Phèdre, la plus touchante et la plus mémorable victime de l’amour.
Phèdre, l’héroïne tragique par excellence, confesse son tourment et son coupable amour pour le jeune Hippolyte, le fils de son mari Thésée, roi d’Athènes, qu’il a eu d’une Amazone. Bientôt la rumeur de la mort de Thésée se répand dans la cité, Phèdre annonce à Hippolyte cette tragique disparition et lui avoue son amour. Le jeune homme qui aime Aricie repousse Phèdre. Douleur des aveux. Éclate alors une autre nouvelle, terrible pour Phèdre : Thésée n’est pas mort ; il est de retour et Hippolyte l’accompagne. Quel destin pour la jeune reine qui par amour s’est déshonorée aux yeux de son époux et n’échappera plus à la malédiction des dieux ?
De Jean Racine
Mise en scène Robin Renucci

©Sigrid Colomyès
PALMYRE, LES BOURREAUX
En Syrie, la prison est la pièce maîtresse d’un dispositif qui instaure partout la peur. Dissidente, Fadwa est emprisonnée par son propre frère, haut gradé des renseignements. Ce même frère montera un faux dossier d’accusation d’espionnage contre Riyad, étudiant turc, qui sera condamné à perpétuité. Samar, actrice engagée dans la révolution, est accusée de financer le terrorisme et incarcérée. Alors qu’elle avait renoncé à jouer, elle décide de poursuivre son engagement en témoignant sur scène. À la manière d’un conteur des Mille et une nuits, Jamal, comédien, ouvre chaque histoire sur une autre. Ensemble, ils interrogent les rapports des survivants avec leurs tortionnaires. Force de la fiction théâtrale et réalité d’un présent vécu. Où en est la paix ?
Texte et mise en scène Ramzi Choukair
©DR