L’héliotrope / Paul Desveaux
→ Voir Lulu en tournée
→ Voir Pollock en tournée
Parmi une multitude de mauvaises copies, un professeur de français découvre une rédaction enfin digne d’intérêt. Il avait demandé à ses élèves de raconter leurs week- ends, et le résultat frôlait la médiocrité. Mais Claude, jeune garçon réservé, avait décrit avec une certaine subtilité, le quotidien des parents d’un de ses copains.
Commence alors un échange entre l’élève et le professeur – ce dernier le poussant à poursuivre cette aventure dérangeante entre voyeurisme et exercice littéraire. C’est donc à travers les yeux de cet adolescent que nous approchons l’intimité d’une famille de la classe moyenne. Mais jusqu’où peut-on pousser l’aventure littéraire ?
Le cadre et le verbe
Quand j’ai lu pour la première fois Le garçon du dernier rang, deux films me sont revenus immédiatement à l’esprit : Paranoïd Park de Gus Van Sant et Ken Park de Larry Clark. Ces deux réalisateurs avaient su saisir dans l’adolescence ce qu’il y avait de brut, d’entièreté et de farouche tendresse.
L’écriture de Mayorga, aux accents très filmiques, m’a impressionné à la fois par le choix simple des mots, la pureté de la syntaxe et en contrepoint par la complexité de sa construction. Mayorga donne à entendre une fable —et j’aime cette capacité à raconter une histoire — mais de manière non linéaire. C’est par la juxtaposition de moments très sensibles, impressionnistes que se développe la narration.
L’écriture de Juan Mayorga est donc très cinématographique. Il organise à l’intérieur même de sa dramaturgie différents plans renvoyant sans cesse le spectateur à de nouveaux cadrages. Le cadre appartient à l’histoire : celui qui regarde, celui qui regarde l’observateur, et enfin l’objet de la fable, ces êtres observés.
Il y a donc de la perspective chez Mayorga. A la profondeur de champ du cinéma, il répond par la multiplication des plans de narration. L’histoire commence par l’écriture d’une simple rédaction et finit par la création d’un livre. L’histoire du livre se mêle au réel des personnages pour ne faire plus qu’un dans les dernières pages.
Paul Desveaux
DISTRIBUTION
texte Juan Mayorga
mise en scène et scénographie Paul Desveaux
avec Céline Bodis, Martin Karmann, Sam Karmann, Frédéric Landenberg, Alexandra Tiedemann, Raphaël Vachoux
assistante à la mise en scène Amaya Lainez
musique François Gendre
lumières Christophe Pitoiset
costumes Fabienne Vuarnoz
PRODUCTION
production L’héliotrope
coproduction Théâtres des Osses / Centre Dramatique Fribourgeois (Suisse)
création du 19 février au 20 mars 2016 au Théâtre des Osses (Suisse)
recréation du 08 au 24 mars 2018 au Théâtre Paris-Villette
DOSSIER DE PRESSE
Photo
Crédits photos : Isabelle Daccord
CALENDRIER
08 > 24 mars 2018 • Théâtre Paris-Villette
du mardi au samedi à 20h, sauf le vendredi à 19h, dimanche à 15h30, relâche le lundi
16 > 17 avril 2018 • Le Tangram Scène nationale, Évreux Louviers